samedi 30 avril 2011

Les Chimpanzés de Marilyn Davenport

Marilyn Davenport boit de l'eau chaude

La facétieuse Marilyn Davenport, membre de l'ultra-conservateur Tea Party, s'est de nouveau illustrée vendredi 15 avril en balançant à quelques élus amis – enfin c'est ce qu'elle croyait- un email comportant un photomontage où l'on voit Obama en bébé singe avec papa et maman singe. Elle y ajoute cette légende: "Now you know why - No birth certificate !"

C'est semble t-il son boss du Orange County Republican, Scott Baugh, qui l'aurait dénoncée à OCWeekly, un canard local, celui d'Orange donc en Californie. Il en appelle maintenant à sa démission. Michael Schroeder, autre membre républicain du comté, enchaîna devant les micros de CBS qu'elle avait par le passé soutenu des actions de ce type commises par des trublions de son parti.

OCWeekly comporte sur sa page une copie de l'email que Davenport aurait envoyé à ses collègues, suite au scandale suscité par le photomontage, où elle déclare qu'au moment d'envoyer le truc, elle n'avait pas en tête qu'Obama est « half black ».

George W. Bush fut mainte fois comparé à un singe (tapez Bush + chimp sur Google) sans que personne ou presque ne s'en époumone. Et à l'évidence, on descend tous des singes, y compris madame Davenport. Ces arguments, nous les trouvons notamment sur le blog de John Craig, pas vraiment réputé raciste. Cela nous ramène à la question épineuse de la censure: Davenport prétend qu'en identifiant le président des Etats-Unis à un singe elle ne faisait pas référence au fait qu'il est le rejeton d'un Noir. Ben voyons !

Tout le monde sait que comparé au Tea Party, le FN est un comité de défense du métissage nudiste ! Mais l'ambiguité sémantique des images offre toujours aux agresseurs la possibilité du déni et aux dénonciateurs, le risque de se voir désignés eux-mêmes comme les auteurs d'une mauvaise conscience raciste. C'est en général la ligne de défense des vrais fachos mais aussi le reproche fait par les victimes du racisme à ceux qui prétendent les défendre en dénonçant les offenses dont ils ne souffrent pas et ne souffrirons jamais. L'indignation devient alors l'indice suspect des redresseurs de tort trop imaginatifs qui en accusant à tour de bras révèlent leurs préjugés. La suspicion s'accentue quand, en France par exemple, l'indignation alimentée par l'emballement médiatique est rarement suivie de faits, quand elle n'est pas carrément un prétexte pour ne rien faire...

Raison pour laquelle, suite à l'indignation publique engendrée par l'affaire Davenport, certains Noirs eurent l'impression d'être insultés une deuxième fois.

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