samedi 18 septembre 2010

Toujours le ferrotype !


L’art bouffe tout, et c’est pas plus mal. Le ferrotype, inventé par un certain Adolphe Alexandre Martin en 1852, intéresse toujours les artistes. En voici deux, David Strohl et Erica Shires qui ne se lassent pas de faire du tintype. Une plaque de fer enduite de vernis noir puis passée au collodion.

Le ferrotype eut peu de succès en Europe ; il fallut attendre la version de l’américain Hannibal Smith pour que les ventes décollent, en pleine guerre de Sécession. Assez bon marché, elle permit aux gens modestes de se faire tirer le portrait avant le départ du fiston pour la boucherie. Peu fragile, on les envoyait par la poste.

Les photographes contemporains, qui ne visent qu’à exploiter à plein leur mode d’expression, en inventant non seulement une nouvelle façon voir le réel mais une nouvelle réalité visible se sont fait les héritiers de ces ingénieurs, qui eux prétendaient tout au contraire réaliser leur idéal d’un mode de reproduction parfait de la nature.

Photographies: Erica Shires

De la même façon, les célèbres clichés d'hystériques d'Albert Londe (1858-1917), photographe médical dans le service du professeur Charcot à la Pitié Salpétrière n'ont plus la fonction qu'ils avaient, celle d'embaumer l'être humain, mais de représenter autrement, sous une nouvelle forme esthétique, et d'être le témoin précurseur de la photographie elle-même.

Albert Londe: Radiographie de main,
Positif papier, 1898, Collection SFP


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